LES MOULINS À MARÉE
Savez-vous que la Bretagne regroupe à elle seule les deux tiers des moulins à marée du territoire français ? Pas étonnant quand on sait que son littoral fortement découpé offre de nombreuses baies et goulets propices à l’implantation des moulins à marée. Sur les vingt moulins à marée qu'ont compté les rivages du Parc, dix sont encore observables.
Comme son cousin le moulin à vent auquel il était souvent couplé, le moulin à marée permet la transformation des céréales en farine. Datant du VIe siècle pour le premier édifice découvert dans le Finistère, le moulin à marée est construit sur une digue qui permet à la fois de faire circuler la marchandise, d'accoster et de fermer une anse ou un estuaire afin d’isoler un étang. À marée montante, celui-ci se remplit grâce à un système de vannes. Dès que la marée redescend, de jour comme de nuit, la force du courant entraîne la roue (intérieure ou extérieure au bâtiment) qui actionne à son tour les meules permettant de broyer les céréales. La farine ainsi produite permettait d’alimenter la population locale. Outre sa fonction artisanale, le moulin à marée pouvait accueillir le logis du meunier.
Avec l’exploitation de nouvelles sources d’énergie et le développement des minoteries (grands établissements industriels qui transforment les céréales en farine), le moulin à marée est vite détrôné au cours du XIXe siècle. L’entre-deux guerre ne fait qu’accentuer son déclin avec l’électrification des campagnes. Aujourd’hui, les moulins à marée témoignent de l’ancienne société paysanne, attisent notre curiosité et font le plaisir de nos yeux !
Séné
Le Hézo
Arradon
Bilherbon, Séné
Le moulin de Berno, Île d'Arz
Cap sur l’île d’Arz ! Elle abrite l’un des sites les plus emblématiques du golfe : le moulin du Berno, datant du XVIe siècle. [...] Il est l’un des deux seuls moulins insulaires de
Bretagne. Le second étant à Bréhat. Il est aussi l’un des seuls moulins à marée de Bretagne à posséder un mécanisme en état de fonctionner.
Il y a 25 ans, abandonné depuis 1910, il n’était pourtant plus qu’une ruine. L’Ildarais Jean Bulot, ancien patron du remorqueur de haute mer « Abeille Flandre », et un équipage de persévérants bénévoles lui ont redonné vie après six ans de travaux titanesques. Non seulement, le moulin est à nouveau debout, mais il a aussi retrouvé sa digue de 300 mètres et son étang salé de 13 hectares. Redoté d’un mécanisme complet, il a même vu de la farine sortir de sa meule. Hélas, pour des raisons réglementaires, les vannes de la digue ne peuvent plus être fermées pour retenir l’eau.
Aujourd’hui, l’île d’Arz peut s’enorgueillir de posséder trois moulins restaurés. Les moulins à vent à Béluré et Kernoël, qui n’ont pas retrouvé leurs ailes, et le moulin à marée du Berno. « Ce n’est pas que la production agricole de l’île était importante » explique Jacques de Certaines, élu impliqué dans la préservation du patrimoine local. « On venait moudre sur l’île du grain qui venait d’ailleurs. La digue du Berno est d’ailleurs accessible aux bateaux à marée haute ». Une raison supplémentaire pour qu’il soit un patrimoine maritime exceptionnel.
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parle !
Visitez le moulin de Berno !
Le moulin est ouvert à la visite gratuitement pendant l’été.
Visite guidée pour les groupes : 2 € par personne
Réservation et renseignements au 02 97 44 33 52.
Le saviez-vous ?
Jusque la Révolution française, le moulin de Pen Castel était propriété de l'Abbaye de Saint-Gildas de Rhuys. Après la Seconde guerre mondiale, le moulin a été réhabilité en restaurant puis dans les années 1970 en crêperie et en discothèque. C’est aujourd’hui un espace culturel et un lieu d’exposition ouvert à tous, géré par Arzon Événement.
